Poésies en Folies

poésies, écrits, pensées, exercice libératoire, partage universel

Elle, qui fut si érectile, Elle, qui d’une pensée seulement, s’érigeait hardiment. Un effleurement tactile, Et la voilà impossible à dissimuler prestement. Lubrique, plongeant mes yeux dans les siens, Dur comme l’acier, bien innervé, J’ouvrage sans relâche, jusqu’à l’épuiser. À plusieurs reprises, la voilà qui se répand en longues giclées.

Puis séjour passé en unité, Psychiatrique, psychotropes et assimilés. “Je vous préviens : la libido peut être affectée”. D’un sourire, j’écarte cette possibilité. Moi le priape, rien ne pourra m’arrêter.

Sauf que ce n’est plus de l’acier que j’ai vissé entre mes cuisses, Mais un simple et insignifiant tuyau. Rabougrie, elle plisse, mais jamais ne durcit. Vidéos, images, pensées, vicieux mots, Va-et-vient du poignet, rien ne l’excite. Inerte, rien ne l’agite.

Comme castré, je me résigne, rien n’y fait. Je n’ai, de toute façon, plus d’intérêt. Je suis tout autre : calme, sans pulsions, Sans perversité, non porno addicté, Comme si j’avais basculé en moine émasculé.

Deux ans, bientôt. Que va-t-elle devenir, cette machine à jouir ? Dois-je l’enterrer comme tous mes rêves de normalité ? Seulement la glisser chaque matin dans son emballage textile, La sortir uniquement pour pisser ? Après tout, c’est le premier usage que j’en ai fait. C’est un retour aux sources, comme qui dirait.

Un sexe d’enfant greffé sur un corps d’adulte, Lui-même contenant un cerveau malade. Faut-il l'amputer ou même la brûler ? Inutile : sans vie sexuelle, mon orgueil blessé.

Le trouble psychique ne se cantonne pas à votre boîte crânienne : Votre corps peut être impacté. Le constat est sec, net, sans éclaboussure : Je ne sais plus bander.

Enter your email to subscribe to updates.