PARTICULIER
Voilà le qualificatif que l’on m’a attribué, Et cet adjectif a été prononcé par ma parenté. Dans l’échange, tout était mélangé : Les faits et les années.
Je n’étais pas bipolaire à huit ans. Faut-il être à ce point bête ou d’esprit lent, Pour confondre l’arrêt anecdotique de l’activité d’un enfant, Par désintérêt du dit passe temps, Je m’ennuie, je change… en quoi serais-je différent de millions de gens ?
Depuis que j’ai voulu nommer les choses, On se trouve soudain des dons en psychose, Et l’on raccroche tout et n’importe quoi, À ma pathologie, sans s’assurer de la justesse de tout cela. Ma bipolarité expliquerait tout : mon caractère, mes émois… Sans la moindre distinction, on y fourre tout. C’est trop pour moi. Je ne veux plus entendre un seul mot, tu vois.
Déception, blessure, rage… Être à ce point dégoûté par son entourage, Quand on attendait du soutien… Je me sens même insulté, compris en rien. J’ai envie de couper définitivement le cordon. De toute ma vie, il ne m’a jamais relié à quoi que ce soit de bon.