MANUCURE
Je regarde mes mains, composées de doigts fins. Mes ongles poussent plus vite qu'avant, Où bien est-ce le temps qui s'écoule différemment ? Je me néglige, ne sais jamais où ni quand. Une loque, crasse, mes souvenirs s'effacent. Je ne vais pas bien; mon corps, de guerre lasse, Reste alité sans fin. On vient me visiter, comme si déjà mon lit de mort me portait. On s'assoit à mes côtés, Me tenant la main, où mes doigts fins, Se terminent par de longs ongles qu'on croirait manucurés, Ces ongles que je n'ai même pas vu pousser.