ROUNDUP
Un an et demi, Une longue durée pour beaucoup, Une simple enjambée dans ma vie. L'impression d'être fou, Puis de trouver un nouveau goût à la vie. Je n’y ai pas mis les pieds du tout, Dans mon jardin de Californie.
Un paysage étrange, au pays du biniou, Des plantes qu’il faut protéger des intempéries, Envahies de mauvaises herbes, leurs contours sont flous. Et nous voilà à genoux, à arracher le chienlit, À se débarrasser d’un tas de plantes qui gâchent tout. Un travail pénible, qui semble infini…
Mais bientôt viendra le plaisir de marcher à pas doux, Dans les allées, des plantes venues des États-Unis, Du Mexique, des déserts aux charmes fous. Les mains dans le dos, je hume avec envie : La floraison des cactus m’a toujours surpris.
Je me demande : comment améliorer, embellir, remanier tout ? Je me projette, je calcule, fais des plans, je réfléchis, Pour me rapprocher de l’image de mon paradis. C’est le travail d’une vie — j’ai bien fait de lui donner un sursis.
Un an et demi après, j’ai renoncé à mourir. Je préfère continuer à me nourrir, De tous ces illustres jardiniers, qui continuent de m’inspirer. Leurs jardins remarquables, c’est avec mes enfants que je les partage. J’espère que la passion se perpétuera en avançant dans leur âge.
J’ai désormais envie de transmettre. J’ai cessé de vouloir disparaître.