Poésies en Folies

santémentale

Sur l’Adamant, de Nicolas Philibert, film documentaire, 2023

A voir et à revoir sur France TV replay ! Sur l'Adamant en replay | France TV

Attention disponible que jusqu’au 11 juin !

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En boucle, j’écoute de vieux artistes, Créant de nouveaux sons, évoquant de vieilles pistes. Je pense… donc je suis triste. Planté au milieu d’un carrefour, je murmure des vœux aveugles, Sous mon crâne, mes pensées beuglent, Perdu comme un pingouin lâché dans le désert, Je cherche la boussole qui guidait nos pères.

Trouver un nouveau job… comment faire ? Le timing est mauvais, l’issue encombrée. Dans La Misère du Monde, j’aurais pu témoigner ; Pierre Bourdieu aurait sûrement apprécié. Tout quitter : est-ce vraiment une bonne idée ? Repartir à zéro, réapprendre n’est pas sans risque. Des factures à payer, j’en ai toute une liste.

Reste un tas de questions sans réponse : Qui je deviens si je fais silence ? Où je vais si je prends distance ? Le geste se répète, et dans mes oreilles s’enfoncent Des sons d’aujourd’hui qui résonnent comme hier… J’espère, un jour, stopper cet air.

Je les vois, et désormais je suis eux. Je les regarde, et je sais que L’absurdité est censée dans des cerveaux bien constitués. Ces voix que vous entendez, qui m’étaient étrangères, Désormais appréhendées, me sont devenues familières. Qu’elles vous soient douces, et non qu’elles vous poussent À déraper, vous privant de votre liberté.

Baignant dans un mal congénital que rien ne peut effacer, Tournent autour de moi, non plus des gens à enfermer, Mais de beaux êtres singuliers — Qu’ils soient Jésus ou un peintre très connu. Sur l’Adamant, elle le sait : elle sera guérie. Les yeux grands ouverts, derrière ses lunettes, elle a raison d’y croire. Les écouter tous, libère nos esprits des idées noires. Pour ma part, je vais avancer au doigt mouillé, Comme le chante MC, si je peux le plagier. Le doigt mouillé… mais les yeux enfin secs. Et l’idée d’un cap revient, timide, dans ma tête.

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Je regarde mes mains, composées de doigts fins. Mes ongles poussent plus vite qu'avant, Où bien est-ce le temps qui s'écoule différemment ? Je me néglige, ne sais jamais où ni quand. Une loque, crasse, mes souvenirs s'effacent. Je ne vais pas bien; mon corps, de guerre lasse, Reste alité sans fin. On vient me visiter, comme si déjà mon lit de mort me portait. On s'assoit à mes côtés, Me tenant la main, où mes doigts fins, Se terminent par de longs ongles qu'on croirait manucurés, Ces ongles que je n'ai même pas vu pousser.

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Donner de la confiture aux cochons ! Ma nature n’est pas compréhensible par les cons. Quand j’en parle, certains ont les yeux ronds. Cela fait plus d’un an que je me triture, Je ne sais plus si je vais mieux… ou moins bien. C’est souvent une torture, De ne pas savoir de quoi sera fait demain.

Je suis malheureux, c’est un fait. Je pense très souvent à comment tout achever. Ne voyant pas d’issue favorable, Dois-je abandonner trois âmes formidables ? Pour qu’elles avancent enfin ? Pour qu'elles se libèrent d'un frein ? Et que disparaisse un homme sans destin ?

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Des psychiatres s'inquiètent des pénuries de médicaments psychotropes essentiels pour soigner les malades mentaux © AFP – Matthieu RONDEL

Publié par l’AFP, le mercredi 16 avril 2025 à 11:13

Plusieurs psychiatres s'inquiètent des multiples pénuries de médicaments essentiels et mettent en garde sur un risque “d'abandon des malades mentaux”. Ces problèmes d'approvisionnement s'ajoutent à la crise générale de la psychiatrie française, confrontée à un manque drastique de moyens.

Dans une tribune publiée mardi dans Le Monde, quatre psychiatres expriment leurs inquiétudes face aux multiples pénuries de médicaments essentiels dans leur discipline. Ils mettent en garde sur un risque “d'abandon des malades mentaux”. Ces problèmes d'approvisionnement en psychotropes viennent s'ajouter à la crise générale de la psychiatrie française, confrontée à manque drastique de moyens, écrivent les auteurs de ce texte. Il s'agit de quatre psychiatres : deux, David Gourion et Marc Masson, exercent en libéral. Les deux autres, Philippe Fossati et Raphaël Gaillard, sont respectivement professeurs de psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière et Sainte-Anne.

Ils rappellent des situations de pénuries récemment évoquées par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : entre autres, la quiétapine, très prescrite face aux troubles bipolaires et la schizophrénie, ou la sertraline, l'un des principaux antidépresseurs. ”Chaque rupture de traitement est susceptible de provoquer des décompensations aiguës, des souffrances psychiques insupportables, et surcharge davantage des services psychiatriques déjà saturés”, expliquent les auteurs, évoquant une réponse insuffisante des pouvoirs publics.

Appel à relocaliser la production de certains médicaments

Abandonner les malades mentaux ne peut pas être un choix politique acceptable dans une société qui se veut solidaire et alors que la santé mentale a été déclarée grande cause nationale en 2025”, insistent-ils, appelant notamment à relocaliser la production de certains médicaments. Cette tribune s'inscrit dans un contexte plus large de pénuries récurrentes de médicaments, dont les causes sont complexes et recouvrent à la fois la délocalisation de la production des principes actifs de traitements, et un système de fixation des prix parfois jugé insuffisamment rémunérateur par le secteur pharmaceutique.

À ce titre, les auteurs de la tribune regrettent l'absence de traitements “innovants” en France comme la cariprazine, utilisée dans d'autres pays contre la schizophrénie. La valeur ajoutée de ce médicament ne fait néanmoins pas consensus. La Haute autorité de santé (HAS) a reconnu qu'il était efficace, mais n'a pas conclu que les études existantes avéraient son intérêt par rapport aux traitements déjà disponibles en France.

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Voilà le qualificatif que l’on m’a attribué, Et cet adjectif a été prononcé par ma parenté. Dans l’échange, tout était mélangé : Les faits et les années.

Je n’étais pas bipolaire à huit ans. Faut-il être à ce point bête ou d’esprit lent, Pour confondre l’arrêt anecdotique de l’activité d’un enfant, Par désintérêt du dit passe temps, Je m’ennuie, je change… en quoi serais-je différent de millions de gens ?

Depuis que j’ai voulu nommer les choses, On se trouve soudain des dons en psychose, Et l’on raccroche tout et n’importe quoi, À ma pathologie, sans s’assurer de la justesse de tout cela. Ma bipolarité expliquerait tout : mon caractère, mes émois… Sans la moindre distinction, on y fourre tout. C’est trop pour moi. Je ne veux plus entendre un seul mot, tu vois.

Déception, blessure, rage… Être à ce point dégoûté par son entourage, Quand on attendait du soutien… Je me sens même insulté, compris en rien. J’ai envie de couper définitivement le cordon. De toute ma vie, il ne m’a jamais relié à quoi que ce soit de bon.

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Pour la journée mondiale de la bipolarité, des Francs-Comtois atteints de la maladie témoignent à cœur ouvert.

Pour la journée mondiale de la bipolarité, des Francs-Comtois atteints de la maladie témoignent à cœur ouvert. • © JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP

Publié le 30/03/2025 à 06h05, écrit par Hugo Courville

Arrivé dans leur vie au moment où ils s'y attendaient le moins, plus de 600 000 personnes ont reçu un diagnostic médical attestant d'une bipolarité en France. Vie de tous les jours, acceptation par leur famille et traitement à vie, ils témoignent de leur quotidien pour mettre fin au jugement de la population sur les troubles qu'ils endurent.

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C'est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles récurrents de l'humeur. La bipolarité touche près de 2,4 % de la population en Europe contre entre 1% et 2,5% en France. Ce sont donc entre 650 000 et 1 600 000 personnes qui sont touchées par cette pathologie dans l'Hexagone.

Pour la journée mondiale de la bipolarité, le 30 mars, des Francs-Comtois ont décidé de sortir du silence pour sensibiliser à cette maladie. Une façon de faire avancer le monde des personnes atteintes de bipolarité, qui se sentent encore jugées par la population.

“Au départ, on me disait que j'avais des troubles de la personnalité borderline”

Pour la majorité des patients définis comme bipolaires, c'est dans le jugement de l’autre que les choses doivent avancer. Diane est aide-soignante en Suisse et habite dans le Doubs. Travailleuse frontalière depuis des années, elle a été diagnostiquée bipolaire en 2021. “Adolescente, je me suis toujours sentie différente. J'étais souvent en dépression selon les diagnostics. Au départ, on me disait que j'avais des troubles de la personnalité borderline, que mes émotions étaient instables, jamais on ne m'avait évoqué la bipolarité au départ”.

Quand on a mis des mots sur mon mal, c'était un soulagement. Je m'étais tellement sentie différente toute ma vie.

Diane

Atteinte de bipolarité

De l'autre côté du Doubs, Mathieu, 45 ans et ancien chargé de ventes dans une entreprise Suisse, a connu la même problématique. “J'ai eu des crises ponctuelles et plusieurs hospitalisations. Tout a commencé en 2003. J'avais 22, 23 ans et j'ai fait des bouffées délirantes. Je ne me sentais plus moi-même. Je ne connaissais pas la maladie et je pensais que ça allait s'estomper. Quatre ans plus tard, j'étais diagnostiqué bipolaire, c'était un soulagement”, affirme-t-il.

“J'avais toujours des sujets de discussion, alors que je suis réservé”

Mathieu est père de deux enfants. Il apprend encore aujourd'hui à vivre avec la maladie, 18 ans après son diagnostic. “Ce sont des phases d'euphorie. On se sent en superforme. Je ne dors pas, je parle beaucoup. J'ai toujours des sujets de discussion, alors que je suis réservé”, détaille le quarantenaire, qui enchaîne : “Par contre, il m'arrive d'être en opposition avec les autres. On se sent invulnérable et il ne faut pas être contrarié”.

J'avais l'impression que j'étais destiné à de grandes choses, genre Président de la République.

Mathieu

Atteint de bipolarité

Un mental qui change du tout au tout, des situations de détresse, des périodes de crise et de dépression. Diane et Mathieu l'ont vécu tous les deux à leur façon. Leurs proches, dans l'incompréhension au départ, ont dû s'adapter, mais l'écoute et l'accompagnement ont prévalu. “J'avais honte de la dire à ma famille, mais désormais, c'est ma maman qui me pousse à aller à l'hôpital quand ça ne va pas”, explique Diane

Pour Mathieu, de son côté, “tout le monde a tout de suite accepté”. “On essaie d'être le plus normal possible, malheureusement mes enfants [de 9 et 11 ans] ont subi deux de mes crises maniaques, mais au jour le jour, on essaie de faire face pour eux, afin qu'ils aient la meilleure éducation possible. Je pense que sans eux, je ne serais peut-être plus de ce monde. Lors des crises, mes parents faisaient attention à ce que je ne fasse pas n'importe quoi et lors de mes dépressions, ma famille m'a beaucoup soutenue”.

“Lorsqu'on est en phase maniaque, on fait des choses irrationnelles”

Depuis plusieurs années, Mathieu suit un traitement lourd. Des médicaments qui le mettent dans un état second, et le font aller mieux, même si des effets négatifs se distinguent. “J'ai du mal à discuter et je m'isole un peu plus socialement, alors que j'avais beaucoup de contacts plus jeune. Je dois aussi faire face à la dépression. À côté de ça, j'ai perdu mon travail après ma dernière crise et j'ai du mal à en retrouver, parce que j'ai un gros manque de confiance en moi”, affirme le quadragénaire. Une situation de laquelle le Doubien aimerait sortir, mais avec ses crises, il n'arrive parfois pas à se contrôler.

J'ai un traitement assez fort qui m'empêche de refaire des crises, mais qui me met un peu le cerveau en pause.

Mathieu

Atteint de bipolarité

“Lorsqu'on est en phase maniaque, on fait des choses irrationnelles, qu'on regrette par la suite, mais on ne se contrôle pas sur le moment. S'ensuit la dépression que l'on subit et que les gens ne comprennent pas forcément. Mais c'est la même chose, on n'est pas maître de soi”, affirme Mathieu.

“Il faut évoluer, ce n'est pas pour autant que nous sommes fous”

Pour ces deux personnes atteintes de bipolarité, parler de leur maladie est devenu leur mission. Bien que ceux-ci aient des différences, ils veulent faire entendre qu'ils sont comme les autres. “Je suis divorcée, j'ai un enfant, mais j'ai aussi une vie”, affirme Diane, qui détaille également que “c'est très dur. On passe par plein d'étapes, du psychologique au physique, en passant par le moral. Il n'y a que quand on est stabilisés que ça va mieux. Avec un bon traitement, on peut vivre normalement”.

Il y a trop de jugement. On avance, mais il faut en parler pour sensibiliser les gens.

Diane

Atteinte de bipolarité

“Les bipolaires se sentiront moins isolés” si les langues se délient, affirme Mathieu. “Pour que les gens dans le même cas se sentent moins seuls, il faut en discuter. Quand je lis des témoignages de cas similaires, ça me rassure. Je me dis que je ne suis pas le seul et cela me permet de moins culpabiliser de ma situation”, complète le quadragénaire.

Du côté de Diane, la mère de famille veut porter haut les valeurs des personnes atteintes de troubles de la bipolarité. “Comme tout le monde, je fais plein de choses. Je suis intelligente et je travaille à côté. Je pense que je fais plein de choses que certaines personnes ne font pas. Désormais, il faut évoluer, la maladie ne fait pas pour autant de nous des fous”.

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“Il faut être honnête...” : Bien avant le diagnostic, la célèbre compagne de Nicolas Demorand savait déjà.

Publié le 26 mars 2025 par Liane Lazaar.

Dans la journée de lundi, un lourd secret a été révélé sur Nicolas Demorand, qu'il gardait pour lui depuis plusieurs années : le journaliste a été diagnostiqué bipolaire. Une situation forcément impactante pour ses enfants et les femmes de sa vie comme il le raconte en interview pour “Le Point”.

“Il faut être honnête...” : Bien avant le diagnostic, la célèbre compagne de Nicolas Demorand savait déjà.

Depuis bientôt dix ans, Nicolas Demorand incarne la matinale de France Inter aux côtés de Léa Salamé. Et depuis tout ce temps, le public était loin d'imaginer qu'il souffrait dans la sphère privée d'un mal important. En effet, le journaliste est bipolaire et ce trouble lui a été diagnostiqué il y a huit ans. Mais comme il le raconte dans son livre intitulé Intérieur nuit, à paraître jeudi 27 mars aux éditions Les Arènes, cela fait sans doute trente ans qu'il est atteint de cette maladie psychique et chronique responsable de dérèglements de l'humeur.

Suite à l'annonce de son état, Nicolas Demorand a accordé une longue interview au journal Le Point. En toute transparence, il y raconte ses passages à l'hôpital psychiatrique mais aussi tous les médicaments qu'il est obligé de prendre chaque jour ou encore ses grands moments de détresse au point d'avoir tenté de se suicider. Le matinalier évoque aussi les incompréhensions qu'il peut y avoir entre lui et son entourage et ce qu'il a du mal à supporter de leur part. “Ce qui m'aide le moins, ce sont les proches qui exportent leur angoisse sur moi, qui pensent que si tu as disparu quatre heures, c'est que tu t'es suicidé… 'Pourquoi tu ne réponds pas ? Mais qu'est-ce qui se passe ?' Ça, c'est infernal…”, a-t-il reconnu.

Malgré tout, Nicolas Demorand évolue au sein d'une famille unie, avec ses deux enfants nés en 2007 et 2009 de sa relation avec Louise Tourret, journaliste de France Culture. “Les enfants comprennent mieux que les parents, estime-t-il à leur sujet. Quand ils étaient tout petits, je leur disais : 'Papa est malade, ce n'est pas comme une grippe, mais parfois papa est triste, et parfois très content… Il ne faut pas vous inquiéter, papa a un docteur qu'il va voir très souvent.' Je trouvais que c'était suffisant mais ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui, où ils ont 15 et 17 ans, ils me disent qu'ils étaient prêts, alors, à en savoir plus sur ce qui m'arrivait.

L'état de Nicolas Demorand, “un enfer” pour ses proches

Les adolescents sont en tout cas bien en âge de lire le livre de leur papa malade, en dépit des sujets lourds qui y sont retranscrits. “Je voulais absolument qu'ils le lisent avant la parution, parce qu'il y a la question du suicide, je n'y vais pas de main morte, et je ne veux pas qu'ils l'apprennent à la cour de récré…”, a-t-il confié à nos confrères.

Quant à la mère de ses enfants, elle avait selon lui décelé bien avant lui “qu'il y avait un problème”. “Je n'étais pas encore diagnostiqué mais elle voyait bien les moments d'effondrement. Il faut être honnête, pour les proches, c'est un enfer”. Toutefois, un équilibre a été trouvé, dans lequel Nicolas Demorand peut être apaisé. “Si je n'ai pas faim mais qu'il faut manger, ma compagne sort, achète quelque chose et revient avec un petit frichti, et ça fait un moment sympa. Ou alors vous découvrez en rentrant de la pharmacie que la couette, sur votre canapé, a été changée et la pièce aérée. Des petites attentions comme ça, c'est bien, des micromoments d'attention qui ne sont pas invasifs et qui font vraiment plaisir

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Extrait d'un article sur la santé mentale publié le 27 mars sur le site internet du journal LE MONDE, écrit par Aude Dassonville et Solenn de Royer.

Nicolas Demorand dévoile sa bipolarité et son apprentissage de la fragilité avec son livre « Intérieur nuit ». Le journaliste, qui coanime chaque matin la matinale de France Inter, révèle dans un essai la maladie mentale qui le touche. Un récit poignant et courageux, dans lequel il raconte son parcours médical tortueux.

Livre. « Je suis un malade mental. » C’est ainsi que Nicolas Demorand commence le livre, Intérieur nuit (Les Arènes, 112 pages, 18 euros), dans lequel il révèle sa bipolarité : « Mot précis qui a remplacé maniaco-dépressif. » Depuis vingt, trente ans peut-être, le journaliste, qui coanime depuis 2017 la matinale de France Inter, alterne les phases up (maniaques), « euphorie malsaine » et « énergie noire », et les phases down (dépressives), caractérisées par une fatigue insondable, des souffrances psychiques insoutenables (il emploie le mot « martyre »), une envie de mourir. Entre les deux, il « respire », dans l’attente inquiète « que l’une ou l’autre de ces phases se manifeste ». « Ce qui me définit aujourd’hui, c’est d’être divisé », résume-t-il.

Dans un texte court, haletant et dense, Nicolas Demorand raconte son parcours médical, lent et tortueux, jalonné d’échecs. Des séjours en hôpital psychiatrique, des médicaments inutiles, des généralistes impuissants, des heures perdues en analyse… Des années d’errance avant qu’un diagnostic soit enfin posé, en 2017. Son livre est aussi un réquisitoire contre la médecine : « Je ne comprends toujours pas, aujourd’hui, pourquoi personne n’a su sérieusement s’intéresser aux causes du mal au lieu de mal en soigner les effets. » Manifestation de la crise de la psychiatrie, avance-t-il, ou « mépris pour ces malades qu’on ne veut pas voir ».

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3 + 1 ça fait 4 en arithmétique, J'ai appris que ce n'est pas systématique. 1 jour, ma moitié m'a dit que nous ne faisions pas 1, Mais 2, chacun sur son chemin.

3 + 1, eux plus moi, ça ne fait toujours pas 4, Le résultat n'est pas encore exact. Car eux 3 vivent sans moi, 3 + 1 sous le même toit, Mais on ne regarde pas par la même fenêtre. 3 marchent droit devant tandis qu'1 mène une autre quête, Je cherche à comprendre mon destin et d'où je viens. C'est pour ça que je m'entête. L'horizon n'a de cesse de reculer sans fin.

Isolé au sein de mon foyer, à part et peu impliqué, Je voyage à l'intérieur de moi et sans passager. Quand nous 3 + 1 promenons sur la plage, 3 sont ensemble, et 1 marche loin devant. Les années passent, je prends de l'âge, Il faut que je m'occupe de mes 2 enfants. Avec de nouveaux actes, 1 nouveau pacte, 3 + 1 devrait enfin faire 4.

Le mieux serait même qu'il ne fasse qu'1.

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