Poésies en Folies

thérapie

Il est un de ces jours où tout me revient, Un de ceux où, je me demande si cela aura une fin.

Je m’observe dans le miroir, Et je vois, marqué sur mon corps, le désespoir.

Cette enveloppe bien trop charnue, Je ne la reconnais plus.

Je suis un modèle-type, Un malade psychiatrique.

Je pense aux dégâts que j’ai pu causer, Par mon comportement incontrôlé. Je n’oserai jamais revoir les gens de mon passé.

Il est un de ces jours chagrins, Un de ces jours – assassin.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #poésie

Elle, qui fut si érectile, Elle, qui d’une pensée seulement, s’érigeait hardiment. Un effleurement tactile, Et la voilà impossible à dissimuler prestement. Lubrique, plongeant mes yeux dans les siens, Dur comme l’acier, bien innervé, J’ouvrage sans relâche, jusqu’à l’épuiser. À plusieurs reprises, la voilà qui se répand en longues giclées.

Puis séjour passé en unité, Psychiatrique, psychotropes et assimilés. “Je vous préviens : la libido peut être affectée”. D’un sourire, j’écarte cette possibilité. Moi le priape, rien ne pourra m’arrêter.

Sauf que ce n’est plus de l’acier que j’ai vissé entre mes cuisses, Mais un simple et insignifiant tuyau. Rabougrie, elle plisse, mais jamais ne durcit. Vidéos, images, pensées, vicieux mots, Va-et-vient du poignet, rien ne l’excite. Inerte, rien ne l’agite.

Comme castré, je me résigne, rien n’y fait. Je n’ai, de toute façon, plus d’intérêt. Je suis tout autre : calme, sans pulsions, Sans perversité, non porno addicté, Comme si j’avais basculé en moine émasculé.

Deux ans, bientôt. Que va-t-elle devenir, cette machine à jouir ? Dois-je l’enterrer comme tous mes rêves de normalité ? Seulement la glisser chaque matin dans son emballage textile, La sortir uniquement pour pisser ? Après tout, c’est le premier usage que j’en ai fait. C’est un retour aux sources, comme qui dirait.

Un sexe d’enfant greffé sur un corps d’adulte, Lui-même contenant un cerveau malade. Faut-il l'amputer ou même la brûler ? Inutile : sans vie sexuelle, mon orgueil blessé.

Le trouble psychique ne se cantonne pas à votre boîte crânienne : Votre corps peut être impacté. Le constat est sec, net, sans éclaboussure : Je ne sais plus bander.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #sexualité #poésie

En janvier, je vais fêter Deux années. Deux années... C’est dur à réaliser.

Deux années, deux années, À sans cesse, sur mes joues, laisser des larmes couler, À vouloir, viscéralement, me supprimer, À être, pour mon salut, hospitalisé, À tout, tout raconter à des gens, que je ne sais même pas nommer.

Deux années, deux années, À me gaver de comprimés, À tout, tout analyser : les faits, les gestes, les pensées, À chercher cette putain de clef, censée me libérer, À finir, bouleversé, par la trouver.

Deux années, deux années, À aller mieux, même si parfois, c’est compliqué, À me réanimer, à m’activer jusqu’à l’épuisement — mon Dieu, quel bien ça fait ! À m’apaiser, à me calmer, à me reposer, À m’émerveiller, à être touché, à rigoler, à aimer.

Deux années, deux années, À vivre avec ma bipolarité, à m’accepter, À en faire une simple singularité, À en parler sans ambiguïté, À la famille, aux connaissances, aux amitiés.

Deux années, deux années, Qu’est-ce que c’est ? Une anecdote passée, Quand le bilan de ma vie entière sera fait.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #anniversaire #poésie

Parfois, rien de tel qu'un bon copier-coller, plutôt qu’un long discours.

Yahoo Actualités

Santé mentale : 60 % des étudiants sont en détresse psychologique, selon une nouvelle étude

La santé mentale des 18-25 ans continue de décliner. Un nouveau sondage révèle que près d’un étudiant sur deux se dit malheureux ou déprimé.

Anne D.

mar. 30 septembre 2025 à 3:36 PM UTC+2

Près de six étudiants sur dix (57 %) estiment que leur santé mentale nuit à leur capacité à suivre le rythme des cours (image d'illustration : Getty images)

Près de six étudiants sur dix (57 %) estiment que leur santé mentale nuit à leur capacité à suivre le rythme des cours (image d'illustration : Getty images)

Ces dernières années, le débat public s’est recentré sur la santé mentale, en particulier celle des jeunes. Entre stress scolaire, pression sociale, incertitudes liées à l’avenir et hyperconnexion sur les écrans, les 18-25 ans en résultent particulièrement touchés l’anxiété, la dépression ou l’isolement.

Une nouvelle étude d’Ipsos et du Baromètre National de la Santé Mentale des Étudiants le confirme. Ce rapport a été réalisé auprès de 2000 étudiants et dévoilé ce mardi 30 septembre. Voici ses chiffres alarmants.

Les filles et les filières de lettres et sciences humaines particulièrement touchées

38 % des étudiants interrogés envisagent d’abandonner leurs études en raison de problèmes de santé mentale, ou estiment que leurs études ne mènent à rien, révèle le rapport. Près d’un étudiant sur deux (43 %) a subi au moins une forme de violence au cours de ses études, tandis que six étudiants sur dix (57 %) pensent que leur santé mentale nuit à leur capacité à suivre le rythme des cours.

Les filières Lettres, arts et sciences humaines sont les plus touchées : seulement 33 % des élèves s’y sentent bien. Les filières où l’on se sent le mieux sont les écoles d’ingénieurs (54 %) et l’hôtellerie-tourisme-loisirs (65 %).

Parmi les étudiantes, plus exposées aux violences sexuelles ou au harcèlement, seules 29 % se déclarant en bonne santé mentale contre 53 % chez les hommes.

Un étudiant sur deux dort mal à cause de ses soucis

Les élèves présentent plus de signes de détresse psychologique que dans la population générale (60 % contre 36 %). Parmi les symptômes et émotions les plus représentés, les étudiants se disent tendus ou stressés (56 %), dorment mal à cause de leurs soucis (52 %), se disent malheureux ou déprimés (46 %). Pire : 33 % vont jusqu’à se considérer comme “quelqu’un qui ne vaut rien”.

Au total, seuls 45 % des étudiants se considèrent en bonne santé mentale. Parmi les solutions, beaucoup se tourneraient, en cas de souffrance psychologique, vers un psychiatre/psychologue (60 %) ou un outil d’intelligence artificielle (58 %).

Depuis le Covid, le gouvernement a mis en place une aide “Santé psy étudiant”, qui propose des séances gratuites chez le psychologue. Le rapport du Baromètre National de la Santé Mentale des Étudiants intime aux pouvoirs publics d’agir rapidement en prenant des mesures concrètes supplémentaires pour soutenir la santé mentale des étudiants.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #actu #information

A picorer gratuitement, toute une série de documentaires, reportages, témoignages, émissions, en lien avec la santé mentale.

C’est à voir sur France TV Replay !

https://www.france.tv/collection/sante-mentale-la-fin-d-un-tabou/

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #information

“[…] l’insécurité existentielle. Quand vous ne vivez que des fragments de vie, vous n’arrivez pas à lui donner un sens.”

Guy Standing | économiste

“On est peut être des femmes de l'ombre, mais on voit quand on est passées”.

Patricia Lesage | femme de ménage

extrait de “Pauvres malgré le job” de Katharina Wolff et Valentin Thurn | arte 2022

Car la santé mentale et étroitement liée à la condition sociale, les populations les plus exposées aux troubles mentaux sont hélas aussi souvent, les mêmes qui sont exposés à la précarité.

Vivre dans la peur du déclassement, de ne pas pouvoir payer ses dettes, de ne pas s’en sortir, vous fragilise psychiquement et vous expose aux maladies mentales.

Il est temps de s’y pencher et de prendre le mal à la racine.

Des Patricia, il y en a des quantités phénoménales dans nos sociétés occidentales.

La pauvreté n’est pas l'apanage de pays lointains, elle est sous vos fenêtres. Limiter le précariat c'est, limiter le développement des troubles psychiques.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #information

J’ai vu plus belle que vous, j’avoue J’ai vu plus sophistiquée aussi c’est vrai, J’ai vu moins négligée, mieux habillée, Et surtout moins mauvais genre, J’ai vu plus gracieuse, plus délicate, J’ai vu plus solidaire de son coiffeur, J’ai vu moins tatouée, malheureusement, Ou avec des tatouages mieux faits, J’ai vu plus soigneuse, plus consciencieuse, J’ai vu moins feignasse et plus feignasse, J’ai vu moins râleuse et moins chieuse, J’ai vu plus sensible à la crasse, J’ai vu plus sage, évidemment, J’ai vu plus saine, plus raisonnable J’ai vu plus lève-tôt, plus en forme, J’ai vu moins couche tard moins, moins au radar

J’ai vu moins épuisante aussi…. ça… J’ai vu moins impulsive, J’ai vu plus vive, J’ai vu plus regardante sur l’alcool, J’ai vu plus subtile avec 4 grammes au sang, J’ai vu mieux dégrossie et plus polie, J’ai vu plus fiable et plus constante, J’ai vu plus diplomate aussi, J’ai vu moins grande gueule, moins bruyante, Pourtant, honnête, J’ai rarement vu aussi parfaite, Pourtant, honnête, J’ai rarement vu aussi parfaite…

FAUVE  ≠ Copyright © 2016

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #chanson #musique #fauve

Je fus longtemps un être normal Du moins je l'ai cru. Alors, comme un être normal, j'ai jugé, L'esprit plein de préjugés. Ceux qui étaient différents, les gueules cassées, Les handicapés mentaux, les esprits tourmentés. Je n'y ai jamais vu un problème, Me sentant supérieur devant ces visages blêmes. Ils ont toujours été, entre proches, entre amis, Le sujet de moqueries. À la télévision aussi, tout le monde se gausse, On nous a mal éduqués, méchants et féroces.

Les années passent, je ne vois pas pourquoi on changerait quoi que ce soit. Puis voilà : hospitalisé en unité psychiatrique, Je fais partie du groupe, c'est un bon coup de trique. Ils sont là tout autour de moi, le choc est violent. On se demande ce qu'on fait là, Puis on comprend pourquoi. On pleure, touché par leur parcours et leur empathie en retour.

Elle a 15 ans, déjà plus de parents, Elle se mutile, Dans quelques années elle pourrait être ma fille, À moi elle se confie, Sa vie n'est qu'une succession d'événements violents, Je réalise qu'il n'y a pas de hiérarchie, Chacun porte sa part de trouble, c'est ainsi. Un grain de folie, eux comme moi — c’est notre lot à tous, c'est la vie.

Nous pouvons tous être porteurs, petits et grands. Je ne suis pas meilleur, pas même intelligent. J'ai vécu comme un insensible, arrogant. La maladie mentale est pour moi, toujours devant. Mais je ne suis pas seul, nous sommes des milliers.

Et jamais plus je ne vous jugerai. Qui suis-je pour le faire ? Je dois désormais éduquer, Sensibiliser et expliquer. Pour que mes enfants soient bienveillants et grandissent dans le respect.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #poésie

Un an et demi, Une longue durée pour beaucoup, Une simple enjambée dans ma vie. L'impression d'être fou, Puis de trouver un nouveau goût à la vie. Je n’y ai pas mis les pieds du tout, Dans mon jardin de Californie.

Un paysage étrange, au pays du biniou, Des plantes qu’il faut protéger des intempéries, Envahies de mauvaises herbes, leurs contours sont flous. Et nous voilà à genoux, à arracher le chienlit, À se débarrasser d’un tas de plantes qui gâchent tout. Un travail pénible, qui semble infini…

Mais bientôt viendra le plaisir de marcher à pas doux, Dans les allées, des plantes venues des États-Unis, Du Mexique, des déserts aux charmes fous. Les mains dans le dos, je hume avec envie : La floraison des cactus m’a toujours surpris.

Je me demande : comment améliorer, embellir, remanier tout ? Je me projette, je calcule, fais des plans, je réfléchis, Pour me rapprocher de l’image de mon paradis. C’est le travail d’une vie — j’ai bien fait de lui donner un sursis.

Un an et demi après, j’ai renoncé à mourir. Je préfère continuer à me nourrir, De tous ces illustres jardiniers, qui continuent de m’inspirer. Leurs jardins remarquables, c’est avec mes enfants que je les partage. J’espère que la passion se perpétuera en avançant dans leur âge.

J’ai désormais envie de transmettre. J’ai cessé de vouloir disparaître.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #jardin #nature #poésie

Fractionné, De l'eau à coulé, Les rancœurs qu’on tente d’enterrer, Même s’il est impossible d’oublier. Pansements sur mes plaies, Il est temps d’avancer.

#santémentale #psychiatrie #thérapie #movember #poésie