CON SCIENCE D'EUX

Désormais plus ouvert, j'ai vu s'allumer un feu; vert ! L'incendie de mes émotions est quasi sous contrôle.

Des sabliers, j'en ai retournés depuis ma venue au monde et la terre est toujours ronde. N'en déplaise aux platistes, je me dis que finalement, la vie pourrait être fantastique.

Des mes oreilles à mon cerveau, le chemin commence à se dégager, pas facile de nettoyer la boue accumulée. Je suis enfin plus à l'écoute mais, Dieu que ça me coûte. Pas si simple d'être attentif au battement de leurs cœurs. Il me faut leur faire oublier mes erreurs. Se concentrer sur eux, leurs récits, joies et heurts.

Encore fatigué, j'essaie d'être comme les tomates, concentré. Mais souvent, j'ai plutôt l'impression d'être broyé. L'exercice me coûte, mais pourtant, Je découvre de nouvelles saveurs, pour leur plus grand bonheur. L'appétit vient en mangeant, alors, enfin, à tout je goûte.

Mon infirmier a souligné un point, J'ai gagné en sérénité et si j'ai rangé mes poings, Ils restent à proximité, J'espère un jour les égarer.

A petits pas, on essaie de progresser, comme des animaux sauvages on doit s'apprivoiser. Un soleil intérieur doit à nouveau briller, sa chaleur intense devrait me faire fondre. Plus de quinze kilos, de quoi se graisser les doigts. Plus de quinze kilos, je porte un sac de sable sur moi. Plus de quinze kilos de trop, ma foi.

Des poils masquent ma bouche; il est temps de les tondre, Un premier geste pour redorer l'image de soit : la confiance reviendra.

Dans son tiroir, un dictaphone, une touche : reset. Comme j’aimerais avoir la même pour ma tête…

Bien des bilans comptables sont moins complexes. Celui de ma vie couvre plus de quatre décennies... Un bordel infini ! Rien n'a jamais été rangé, Des feuilles volantes, des avions en papiers. Des classeurs non fermés, des dossiers non triés. Que garder, que jeter ? Dans ce fouillis, je sais que sur eux, je peux compter. Je me plonge dans leurs yeux et j'en suis sûr, Ça va m'aider.

J'ai vidé l'encre noire de mes idées, dans l'évier. J'ai bien rincé, de l'eau j'en ai fait couler. Pour écrire un nouveau futur, plus sûr. Inspiré, je sort les crayons de couleurs, Je vais tout recouvrir, même leurs peurs.

Deux ans avant, la mort sur moi rôdait. Comme sur un champ de bataille, mon âme semblait s'élever. Disparaitre me semblait la meilleure chose à faire. Depuis c'est l'envie de vieillir tard dont je fais mon affaire.

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